Ici comme ailleurs, l’engouement pour le vin est indéniable. Longtemps attachée aux traditions, l’industrie viticole n’échappe plus à la vague de la culture « bio ».
Pour le consommateur, les choix n’en sont que plus nombreux : quelle bouteille sera élue lors de votre prochaine visite dans un restaurant gastronomique ?
Voici donc un Aperçu sur ce qui vous attend à l’achat d’un vin biologique.
Qu’est ce un vin bio :
Pour commencer, un vin bio va au-delà d’une viticulture biologique. Retour à la case départ : créé en 1992 par l’Union européenne (UE), le sceau agriculture biologique sur les bouteilles de vin authentifie que le produit a été obtenu à partir de raisins provenant de l’agriculture biologique.
Ainsi, pour être mériter cette appellation, les traitements contre les maladies de la vigne doivent être d’origine :
- végétale
- animale
- minérale.
L’UE exclut tout usage de pesticides de synthèse, d’engrais chimiques ou d’organismes génétiquement modifiés lors de la croissance de la vigne, mais permet le recours au cuivre et au soufre.
Jusqu’ici, le raisin cueilli est bio, toutefois, la vinification qui s’en suit échappe aux règles. Depuis août 2012, l’étiquette « vin biologique » homologuée par l’UE prévoit des dispositions à l’endroit des pratiques œnologiques, de la cuve à la bouteille.
La vinification doit s’opèrer sans acide sorbique ni désulfuration et aboutit à un vin à faible teneur en sulfites. Malgré les clauses régies par l’UE, le nombre d’intrants et procédés chimiques qui sont permis lors la vinification est loin de faire l’unanimité.
Dans son état actuel, la réglementation est mi-figue, mi-raisin. Car en fait, pour l’UE, un vin est biologique même si on y ajoute des micro-organismes pour aider la fermentation et élargir la palette d’arômes, même si on y ajoute des copeaux de bois pour augmenter les tanins et même si on y fait des manipulations techniques, très peu familières comme :
- la pasteurisation
- le collage
- l’enzymage
- l’osmose inverse.
Toujours envie d’un verre ?
Ce genre de dérives au niveau réglementaire peut mener à des contre-étiquettes comparables à de véritables « flyers » entre les viticulteurs biologiques eux-mêmes. Osmose ? Levure ? Copeaux de bois ? Étant donné ces tolérances législatives, certaines maisons devront finalement se définir grâce à ce qu’elles ne font pas ou par ce qu’elles ne sont pas.
Mais comment faisait-on il y a cent ans, trois cent ans ? Après tout, la fabrication et la consommation du vin remontent à pratiquement 3 000 ans… Aujourd’hui, la plupart des bouteilles qu’on retrouve sur le marché contiennent-elles vraiment du vin ou plutôt une soupe œnologique, une boisson à base de raisin, un produit transformé ?
Quelle est donc la philosophie du producteur de vin biologique ? Vis-à-vis du mix œnologique du vigneron conventionnel.
Le bio lui, promet quoi aux consommateurs ?
Dans le milieu, les vignerons biologiques diront qu’ils proposent des vins naturels, authentiques. Une chose est sûre : la recette bio n’est pas unique.
Tous les vins seront différents d’une année à l’autre : il y aura une trame, une déclinaison sur un même sujet, mais, à l’opposé d’un produit industriel, le produit artisanal ne sera jamais le même.
Le vigneron bio vous soumet donc, en quelque sorte à des variations sur un même thème, et ce thème, c’est un terroir bien précis, à une latitude donnée, et surtout, le temps qui passe.
En somme, l’état d’esprit qui accompagne la culture biologique, c’est de regarder l’expression du terroir, avec ses hauts et ses bas et de respecter le raisin lui-même.
Est-ce une méthode risquée ?
Que ce soit pour un viticulteur Bio ou bien un producteur de Sauternes ou de Sancerre les rendements de raisins sont essentiels à la pérennité de la maison : c’est donc là le pari risqué que prennent les vignerons biologiques, année après année.
Or, la question économique est primordiale, surtout dans une industrie où les grands crus sont attendus, et souvent même très prisés, par des consommateurs avisés.
Dans un tel contexte, se permettre d’enregistrer des demies, voire parfois des quarts de récoltes, suivant les aléas de l’environnement, fragilise nécessairement la réputation d’une maison sur l’échiquier marchand.
De nos jours, c’est plus souvent qu’autrement la standardisation qui fait office de loi du marché : en tant qu’entrepreneur, on cherche à fidéliser un client; en tant que consommateur, on cherche un produit fiable et réputé, aux caractéristiques semblables d’année en année.
A contrario, le vin bio a initié et maintient des façons de produire et de vendre qui sont loin du mode de consommation d’aujourd’hui.
Mais l’argument économique suffit-il à soutenir, encore aujourd’hui, la croissance de vignes chimiquement traitées, et la production de vins transformés ?
Nécessairement, il y a une grande part de défi associée à une agriculture biologique, dite plus raisonnée, et surtout, un investissement au plan humain nettement plus important.
Également, en culture bio, il faut accepter de ne pas avoir le contrôle sur ses vignes et encore moins sur ses récoltes.
À l’opposé, en viticulture conventionnelle, on encadre mieux l’environnement, oui, mais grâce à des traitements de la vigne qui ne sont pas tout roses, car parfois symptomatiques et dommageables pour le sol.
D’un point de vue purement marchand, est-il possible de faire autrement ?
Pour les vignerons « bio », la clé est simplement de rebâtir une biodiversité sur le domaine, de travailler en pluriculture et d’intégrer aux champs les ennemis naturels des parasites qui peuvent attaquer ponctuellement la vigne. Que le vignoble soit petit ou grand, les seules difficultés sont d’accepter le risque, d’engranger des profits moins linéaires et d’assumer certaines pertes.
Bien évidemment, travailler hors des sentiers battus et s’exposer aux préjugés, tant des concurrents que des acheteurs, est une réalité des vignerons biologiques.
Il y a 15, 20 ans, et à ce jour parfois, les vins biologiques avaient une connotation négative : tout un pan de l’industrie vinicole et une majorité d’acheteurs pensaient qu’ils étaient moins bons, moins étoffés, voire moins intéressants.
Nous avons eu l’occasion de faire des dégustations de vin dit « bios » et nous nous sommes régalés. Un bon vin bio accompagne parfaitement un carré d’agneau ou autres mets
Les résultats commencent d’ailleurs à convaincre bon nombre de consommateurs, avec un marché qui se fait de plus en plus rassurant : non seulement les commerces ont fait place à la tendance bio sur leurs tablettes, mais n’hésitent pas à mettre de l’avant la carte « verte ».
Depuis l’entrée en vigueur de l’étiquette européenne « vin biologique » il y a quatre ans, beaucoup de vignerons ont rejoint la marche vers le bio. Selon l’Agence Bio, la proportion de vignobles convertis au bio avait rejoint les 8.2 % fin 2012, soit le triple des surfaces viticoles biologiques enregistrés en 2007.
On reviendra toujours au jeu de l’offre et de la demande, car c’est le consommateur qui dicte sa loi : s’il continue de s’informer et d’encourager les produits biologiques, le bio se développera. Encore faut-il que les législateurs s’y mettent aussi…
Voici nos 4 coups de cœur en vin Bio :
En vin rosé :
- Le Pive
En vin rouge :
- Un trés bon vin à moins de 20$ : L’impertinent
- Avis de vins forts
- Château La Lieu
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